Métaux lourds et transition : la pêche andalouse menacée par des mines « stratégiques »

En Andalousie, deux projets miniers censés fournir des « minerais stratégiques » à l’Union européenne pourraient déverser pendant vingt ans près de 130 milliards de litres d’eau chargée en métaux lourds dans le Guadalquivir. Le reportage de Reporterre rappelle que ces projets à Cobre Las Cruces et Aznalcóllar s’inscrivent dans la nouvelle stratégie européenne d’accès aux matières premières, mais ravivent aussi le souvenir du désastre de 1998 lorsqu’un bassin de résidus s’était rompu. Les scientifiques s’inquiètent : les métaux ne se diluent pas comme prévu et s’accumulent dans les sédiments ; 31 % des mulets pêchés présentent déjà des teneurs en plomb incompatibles avec une consommation humaine. Pêcheurs et habitants de Coria del Río redoutent de perdre leur gagne‑pain tandis que l’État espagnol vante la relance minière.

Lire l’article : Métaux lourds : ces projets qui minent les Espagnols – Reporterre

Pénuries d’eau : l’agriculture responsable… et porteuse de solutions

La newsletter « On en Agro » de Basta! rappelle que l’eau douce va se raréfier et que l’agriculture dite conventionnelle en consomme la plus grande part. Si l’on considère l’eau « consommée » (prélevée et non restituée), l’agriculture représente 58 % des volumes contre 26 % pour l’eau potable et 12 % pour le refroidissement des centrales. Seules 18 % des exploitations sont irriguées, mais des cultures très gourmandes comme le maïs ou le soja concentrent les prélèvements. Plutôt que de construire des mégabassines, l’édito plaide pour réduire la production de viande de bovins hors‑sol et diversifier les cultures. L’agroforesterie, qui fait pâturer les animaux à l’ombre des arbres, permettrait de retenir l’eau dans les sols, de stocker du carbone et de mieux rémunérer les paysans.

 Lire l’article : « Pénuries d’eau : l’agriculture, grande responsable et source de solutions » – Basta!

 PFAS : une carte nationale pour suivre les « polluants éternels » dans l’eau

Le ministère de la Transition écologique a mis en ligne le 31 juillet une carte interactive qui compile 2,3 millions d’analyses des substances per‑ et polyfluoroalkylées (PFAS) présentes dans les eaux souterraines, de surface, l’eau du robinet et les sites industriels. SelonLe Monde, cette publication est consécutive au plan d’action présenté en avril 2024 et constitue un geste inédit de transparence. Les PFAS, aussi appelés « polluants éternels », sont utilisés depuis le milieu du XXᵉ siècle dans des poêles antiadhésives, textiles et cosmétiques ; ils s’accumulent dans l’environnement et sont associés à des cancers et à des troubles de la fertilité. Le gouvernement annonce également une consultation publique sur deux projets de décrets : l’un viserait à interdire certaines utilisations (farts de ski, textiles, cosmétiques) et l’autre à fixer une trajectoire de réduction des rejets industriels d’ici 2030.

Lire l’article : « Pollution aux PFAS : le gouvernement met en ligne des résultats d’analyses de l’eau » – Le Monde

 FNSEA : quand un lobbyiste rejoint le cabinet de la porte‑parole du gouvernement

Le 22 juillet, Xavier Jamet, ancien directeur des affaires publiques de la FNSEA (syndicat agricole majoritaire), a été nommé directeur de cabinet de la porte‑parole du gouvernement, Sophie Primas. Le média indépendant Vert.eco souligne que cette nomination intervient peu après l’adoption de la controversée loi Duplomb, défendue à la fois par la FNSEA et l’exécutif, et qu’elle suscite l’indignation de collectifs anti‑pesticides et de militants environnementaux. Pour la fondatrice du collectif Cancer colère, il s’agit d’« une atteinte à la démocratie » qui renforce l’emprise politique du syndicat et de l’agrochimie. Le cabinet de Sophie Primas justifie cette embauche par des liens de longue date, tandis que la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a donné un avis favorable à condition que M. Jamet soit exclu de tout dossier lié à l’agriculture.

Lire l’article : « Une atteinte à la démocratie : un lobbyiste de la FNSEA embauché par la porte‑parole du gouvernement » – Vert.eco

 Éco‑ et carbofascisme : l’extrême droite recycle l’écologie

Dans un épisode du podcast « Minuit dans le siècle », l’historien Ugo Palheta reçoit Antoine Dubiau, auteur du livre « Écofascismes », pour analyser les rapports entre extrême droite et écologie. Le site Ritimorésume cet échange : les grands partis d’extrême droite développent un « carbofascisme», c’est‑à‑dire un attachement à un mode de vie fondé sur les énergies fossiles et l’identité blanche ; d’autres courants plus marginaux promeuvent un écofascisme qui valorise la nature tout en véhiculant un socle raciste et réactionnaire. Les auteurs soulignent que ces deux tendances ne s’opposent pas forcément : des forces politiques comme le Rassemblement national tentent de verdir leur discours identitaire et une collaboration entre un pouvoir fossile et des enclaves écofascistes est envisageable. Face à ces récits inquiétants, Palheta et Dubiau invitent la gauche à construire une écologie solidaire, féministe et antiraciste.

Écouter l’épisode : « Écologie, nature et extrêmes droites : entre carbofascisme et écofascisme » – Ritimo / Spectre