Sébastien Lecornu, nouvelle marionnette d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron vient de le hurler à la face de tous les Français : quoi qu’ils en pensent, c’est lui qui a raison et il ne changera rien à sa politique. En nommant à Matignon Sébastien Lecornu, fidèle parmi les fidèles, il entend continuer à produire des inégalités, à protéger les plus riches et à dérouler un magnifique tapis rouge entre l’Élysée et le siège du Rassemblement national.
Pour ce faire, c’est Sébastien Lecornu qu’il a choisi comme nouvelle marionnette. Non pas que l’ancien ministre des Armées et de l’Outre-mer soit dénué de libre-arbitre, mais ses positionnements passés et son histoire politique prouvent qu’il entre parfaitement dans le moule voulu par le président. Issu de l’UMP, puis des Républicains, formé au gaullisme et au séguinisme, il se revendique « fondamentalement de droite », « libéral et européen », avec toutefois une pointe de souverainisme et de sensibilité sociale. Il a toujours prôné le refus de « l’excuse sociale », estimant que « le travail est le principal moyen de réussite » et affirme assumer l’ordre comme valeur centrale. Ce qu’il voit comme une opposition frontale avec les idées et les mouvements de gauche qu’il perçoit comme sources de « désordre ».
Son style managérial est marqué par une rigueur budgétaire stricte : refus d’augmenter les impôts, chasse aux fraudes sociales (notamment au RSA) et fermeture de structures publiques jugées inefficaces. Le cocktail est clair : austérité sans remise en cause du système fiscal. Ce qui revient toujours à ménager les plus riches, quel que soit le contexte économique.
Gardien du temple libéral
Sébastien Lecornu est loué pour son pragmatisme, sa discrétion et sa capacité à fédérer des modérés, voire bien au-delà. Il a navigué avec habileté lors de crises politiques (Gilets jaunes, crise antillaise) et a su construire des coalitions transversales, y compris avec des élus RN, sans jamais déclencher d’hostilité marquée de la part de l’extrême droite. Comme l’explique Le Monde, dans son édition du 10 septembre, « le parti lepéniste a souvent loué l’ancien ministre de la Défense pour sa cordialité à son égard », et ce positionnement consensuel lui a valu d’être un interlocuteur plus acceptable pour le RN qu’un Michel Barnier ou un François Bayrou. Avec probablement l’idée qu’il ne faut jamais insulter l’avenir.
A l’arrivée, aucun des piliers du macronisme — politique de l’offre, aide démesurée aux entreprises, dérégulation et précarisation du travail, dumping social et écologique — ne sera remis en cause par Sébastien Lecornu. Bien au contraire, il perpétuera cette doctrine : offrir des aides publiques, alléger les normes et sabrer dans les protections sociales sans s’attaquer au cœur du problème.
Sébastien Lecornu n’est pas un rénovateur : c’est le gardien du temple libéral au mépris des fractures sociales, écologiques et démocratiques. Sa capacité à fédérer lui permettra peut-être de mettre une bonne dose de maquillage sur le macronisme afin de le rendre un temps acceptable par l’extrême droite, dont l’ADN est tout aussi inégalitaire. Mais il ne pourra, au mieux, qu’apporter un peu d’oxygène à un système totalement à bout de souffle, parce que fondamentalement tourné vers la seule liberté des marchés. Quitte à écraser au passage les hommes et la planète.
(Photomontage LNP, Photos CC)
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