Pépites

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Saez ou la révolte d’un cœur à vif

Le Nouveau Paradigme a beau être tout jeune, nous avons déjà des traditions. Au lieu des articles que nous vous proposons en temps normal, nous voulons profiter des jours fériés pour partager avec vous ce que nous aimons, ce que nous appelons nos pépites (n’hésitez-pas à nous faire découvrir les vôtres en commentaire).

Et pour ce 14 juillet, nous voulions évoquer celui que nous considérons comme l’un des grands poètes modernes, Damien Saez, et sa vision de la nation.

Damien Saez a une vision complexe, critique et nuancée de cette notion. Son œuvre, ses interviews et ses prises de position publiques montrent qu’il l’aborde à la fois comme un héritage culturel riche et comme un concept parfois instrumentalisé à des fins politiques ou identitaires. Ce qui nous plaît plutôt bien.

La nation comme culture et héritage

Saez exprime souvent son attachement à la culture française : il cite Molière, Voltaire, Vinci, la Révolution, la littérature, la poésie, la musique… Pour lui, la nation, c’est avant tout un patrimoine artistique, intellectuel, un creuset d’idées et de liberté. Dans Les Enfants Paradis, la sublime chanson qu’il écrit en hommage aux victimes du Bataclan, il lance : 

« Mon pays, ta culture est morte assassinée
  Mais tu sais ma culture, non, ne mourra jamais »

Il distingue donc la nation comme espace de création, de partage et d’ouverture.

Critique du nationalisme fermé

Saez s’oppose fermement à toute forme de nationalisme excluant ou xénophobe. Dans ses chansons, il dénonce les replis identitaires, la haine de l’autre, l’instrumentalisation de la nation à des fins politiques.
  Dans « Jeunesse lève-toi », il chante :

« La nation n’est qu’un vieux balai, qu’on brandit pour faire la guerre… »

Il la voit ici comme un concept qui peut devenir dangereux s’il est utilisé pour diviser, opposer ou justifier la violence.

La nation comme fraternité

Pour Saez, la nation devrait être synonyme de fraternité, d’accueil, de solidarité. Il en défend une vision ouverte, cosmopolite, universelle  :

« Ils étaient de Paris, ils étaient de province, ils étaient étrangers, ils étaient sans drapeau… »
  (extrait de « Les Enfants Paradis »)

Il célèbre la diversité et refuse l’idée d’une nation fermée sur elle-même.

La nation en crise

Dans ses textes, Saez évoque souvent la crise de l’idée de nation : perte de repères, montée des divisions, instrumentalisation politique… Il exprime une nostalgie d’un idéal républicain (liberté, égalité, fraternité) qui serait trahi ou menacé.

En résumé, pour Saez, la nation est d’abord une culture vivante, un héritage commun, un espace d’ouverture et de fraternité. Il rejette le nationalisme étroit et défend une vision humaniste, universelle et critique de la nation, fidèle à l’esprit des Lumières et à la tradition de la contestation artistique française.

Et pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Saez, voici quelques titres à découvrir.

La chanson pour les victimes du Bataclan

Deux chansons qui évoquant notamment la surconsommation

L’une de nos préférées avec cette phrase incroyable : « Il n’est pas de plus grand courage qu’être gentil ».

Une chanson écrite en une nuit quelques heures après les résultats du premier tour de l’élection présidentielle de 2002, quand le FN n’était encore qu’à moins de 20%…

« L’Européenne » de Saez, et de beaucoup d’entre nous…

Et enfin, un clip de circonstance.

Ecoutez, il y en a tellement plus à découvrir. Vous ne le regretterez pas

Ecoutez, vous ne le regretterez pas

(Photo Guillaume Laurent-CC)

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