Monde rural en tension, eau « pure », IA gourmande, enfants muselés et fuite en avant martiale au programme de la semaine
Coordination rurale : un nouveau patron contre « l’écologie punitive »
Vert dresse le portrait de Bertrand Venteau, éleveur de Haute-Vienne devenu président de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole de France. Il promet une ligne « musclée » : actions coup de poing, alliance assumée avec la chasse et les lobbies de la « ruralité », attaques frontales contre les écologistes assimilés à des « terroristes ». Il relaie aussi des doutes sur l’origine humaine du changement climatique, malgré le consensus scientifique, et regarde avec bienveillance certaines positions du Rassemblement national, au nom des « intérêts des agriculteurs ». Une illustration très concrète de la bataille idéologique qui traverse le monde agricole entre agro-industrie, extrême droite et écologie.
Perrier blanchie : quand la justice protège plus Nestlé que les consommateurs
Après des révélations sur des traitements illégaux (charbon actif, UV) pour « nettoyer » une eau minérale pourtant censée être pure à la source, la marque Perrier est finalement autorisée à continuer sa commercialisation comme « eau minérale naturelle », raconte La Relève et La Peste. Malgré un rapport sénatorial accablant et la présence d’entérobactéries dans certaines bouteilles, le tribunal de Nanterre a rejeté la demande de l’UFC-Que Choisir, estimant que le risque sanitaire n’était pas suffisamment démontré en urgence. Une victoire judiciaire pour Nestlé, au détriment des consommateurs et des producteurs qui respectent encore strictement les règles. Derrière l’étiquette « naturelle », c’est aussi la complaisance de l’État envers un géant de l’agroalimentaire qui est mise en lumière.
IA générative : un prompt, cinq gouttes d’eau… et des milliers de piscines derrière
Dans The Conversation, une équipe de chercheurs démonte les chiffres très rassurants vantés par Google sur l’empreinte de son IA Gemini (0,003 g de CO₂ et quelques gouttes d’eau par prompt). En ne comptabilisant que ce qui se passe dans ses data centers, sans inclure les terminaux, les réseaux, l’entraînement des modèles ou la construction des infrastructures électriques, le groupe minimise fortement l’impact réel. Les auteurs rappellent que l’explosion des usages – plusieurs milliards de prompts par semaine – et le risque d’« effet rebond » rendent ces technologies difficilement soutenables si rien ne change. Ils plaident pour des analyses de cycle de vie indépendantes, transparentes, avec un périmètre commun, pour sortir de la communication verte et enfin mesurer le vrai coût écologique de l’IA générative.
Enfants priés de se taire : quand les cours de récré deviennent des nuisances
Reporterre enquête sur une montée de l’intolérance au bruit des enfants : plaintes de riverains, crèches en conflit de voisinage, aires de jeux déplacées, et même fermeture de cour de récréation après décision de justice. Au nom de la « tranquillité », des projets urbains et des jugements entérinent l’idée que les rires, cris et jeux seraient des nuisances à encadrer, plus que des droits à protéger. Sociologues et militants des droits de l’enfant y voient un mélange de gentrification, d’adultisme et de retard français massif sur la reconnaissance des enfants comme sujets de droit à part entière. Derrière ces affaires locales se dessine un choix de société : ville vitrine ou ville vivante.
États-Unis : la tentation autoritaire et martiale de Donald Trump
Dans Blast, un long reportage décrit la fuite en avant militariste de Donald Trump : déploiement prolongé de la Garde nationale dans des villes démocrates, implication croissante de l’armée dans le maintien de l’ordre intérieur, pression accrue sur les militaires pour qu’ils obéissent à des ordres discutables. À l’extérieur, la Maison Blanche enchaîne bombardements ciblés et menaces contre le Venezuela, au nom de la « lutte contre les narcotrafiquants », en dehors de tout cadre juridique clair. En parallèle, le Pentagone resserre l’étau sur la presse en restreignant l’accès des journalistes traditionnels au profit de médias et influenceurs trumpistes. Une combinaison explosive : arsenal surdimensionné, institutions fragilisées, liberté de la presse attaquée et un président qui semble de plus en plus tenté d’utiliser la guerre comme outil politique.
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