Paris : le laboratoire écologique que personne ne voulait, devenu un héritage politique partagé

Dans Vert, Anne-Claire Poirier raconte comment Paris, longtemps perçue comme un terrain d’expérimentations trop radicales (pistes cyclables massives, piétonnisation, restrictions automobiles, oasis urbaines) est devenue en douze ans un véritable laboratoire écologique dont plus aucun camp politique ne veut s’écarter. Ce qui était dénoncé comme dogmatique ou punitif est désormais défendu chiffres à l’appui : trafic routier en chute, pollution en recul, essor massif du vélo et de la marche. La droite elle-même, autrefois vent debout, promet aujourd’hui de préserver cet acquis culturel et urbain. Mais cette réussite ne gomme pas les angles morts : une ville encore trop minérale face aux canicules, une végétalisation jugée timide et le chantier colossal de la rénovation thermique, freiné par les contraintes patrimoniales. Paris a gagné la bataille symbolique de la transition, mais doit encore prouver qu’elle peut la généraliser sans creuser les fractures sociales.
  Lire l’article : https://vert.eco/articles/municipales-2026-a-paris-apres-douze-ans-de-transformations-ecologiques-plus-personne-ne-veut-revenir-en-arriere

Nutri-score : une victoire des lobbies, un revers pour la santé publique

Dans Reporterre, Marie Astier relaie la colère de Serge Hercberg, médecin nutritionniste et épidémiologiste à l’origine du Nutri-score, après le refus du parlement de le rendre obligatoire. Malgré un corpus massif d’études démontrant son efficacité, députés et gouvernement ont cédé aux pressions des industriels et aux argumentaires identitaires du RN. Le débat révèle une crise plus large : incapacité politique à contrarier les intérêts agroalimentaires, recul sur la consommation de viande et invisibilisation des ultratransformés. Ce revers nourrit un malaise démocratique où l’expertise scientifique peine à peser face au lobbying.
 Lire l’article : https://reporterre.net/Nutri-score-non-obligatoire-C-est-un-recul-de-la-sante-publique

Inégalités : quand les institutions maltraitent ceux qu’elles devraient protéger

Pour Alternatives Économiques, Naïri Nahapétian documente l’envers du service public dématérialisé : files d’attente numériques, contrôles intrusifs, radiations automatiques, sous-effectifs chroniques. Les plus pauvres, dépendants des administrations pour vivre, subissent une accumulation de dysfonctionnements qui vire à la violence institutionnelle. Le non-recours progresse, la défiance aussi. Les associations appellent à remettre de l’humain dans les services publics, à garantir un droit à l’erreur et à revaloriser le RSA. Une enquête qui pose frontalement la question politique de la dignité dans l’État social.
  Lire l’article : https://www.alternatives-economiques.fr/pauvres-maltraites-institutions-doivent-aider/00117006

Intelligence artificielle : repenser la valeur du travail pour éviter les désastres

Sur The Conversation, Caroline Gans Combe montre que l’IA ne bouleverse pas seulement certains métiers : elle fragilise la manière même dont les organisations fonctionnent. Les scandales récents, rapport truffé de fausses références chez Deloitte Australie, chatbot d’Air Canada donnant de fausses informations ou encore outil médical Nabla inventant des traitements, rappellent qu’une automatisation mal encadrée peut détruire la crédibilité et la responsabilité des entreprises. L’autrice propose une méthode pour décider ce qui peut réellement être délégué à l’IA, en évaluant la sensibilité des tâches, la part d’expérience humaine nécessaire et la possibilité de corriger une erreur. Dans ce contexte, les managers doivent organiser intelligemment la collaboration entre humains et machines afin de sécuriser les décisions et maintenir la qualité du travail. Une analyse qui replace la prudence et l’éthique au cœur de la transition numérique.
  Lire l’article : https://theconversation.com/pourquoi-lia-oblige-les-entreprises-a-repenser-la-valeur-du-travail-268253

Californie : taxer les milliardaires pour sauver la santé publique

Dans Revue21, Nicolas Gastineau décrit la crise ouverte par la gigantesque coupe budgétaire imposée à Medicaid par la loi H.R.1 portée par Donald Trump : 100 milliards de dollars manqueraient à la Californie en cinq ans. Pour éviter l’effondrement du système de santé, le syndicat SEIU-UHW s’appuie sur l’économiste Emmanuel Saez et propose une taxe exceptionnelle de 5 % sur les fortunes supérieures à un milliard de dollars. Mesure ciblant environ 200 milliardaires, dont des figures de la Silicon Valley, et visant à lever la somme nécessaire pour combler le déficit. Entre menaces d’exil fiscal, prudence du gouverneur Gavin Newsom et soutien de riches progressistes, la bataille s’annonce féroce jusqu’au référendum de 2026. Au-delà du financement de Medicaid, se joue la question du rôle des ultrariches dans la cohésion sociale d’un pays fracturé par les inégalités.
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