La criminalité organisée, « legal checking », voitures électriques, IA verte, les enfants des autres : ce qu’il ne fallait pas manquer cette semaine
Chaque semaine, LNP vous propose une sélection d’articles repérés dans la presse à ne surtout pas manquer. Enquêtes percutantes, scandales passés sous silence, combats citoyens : une revue engagée pour mieux comprendre le monde et agir en conscience
Le crime mute mais ne change pas de logique
Le dernier rapport d’Europol, commenté par Clotilde Champeyrache pour The Conversation, bouscule le discours sécuritaire dominant en France : non, la criminalité organisée ne se limite pas au narcotrafic. Elle se numérise, se mondialise, s’hybride, exploitant IA, cyberespace et instabilité géopolitique. Derrière les deepfakes et les fraudes, on retrouve pourtant les mêmes logiques : blanchiment, traite humaine, captation de richesses.
Ce n’est pas un nouvel ADN, mais un virus qui mute, porté par les inégalités et l’inaction politique. Focalisée sur la répression des “dealers de quartier”, la France passe à côté de la recomposition réelle du crime. Europol propose un autre regard : mieux former, mieux coopérer, mieux comprendre.
Loi Retailleau : symbole républicain ou impasse juridique ?
Les Surligneurs, média indépendant qui lutte contre la désinformation juridique, se penche sur la proposition de Bruno Retailleau d’inscrire dans la Constitution l’interdiction de se prévaloir de sa religion, de ses croyances ou de ses origines pour échapper à la règle commune. Or, ce que le ministre de l’Intérieur propose existe déjà dans la jurisprudence. Alors pourquoi cette démarche ? Pour certains, c’est un geste de fermeté républicaine ; pour d’autres, un signal politique dans un climat saturé de débats identitaires. Le problème ? Une telle inscription pourrait violer le droit européen, qui impose de concilier liberté religieuse et cadre collectif.
Cette tentative de « verrouillage » normatif, au-delà de son inutilité, révèle une dérive inquiétante : faire de la Constitution un outil de communication, quitte à restreindre les marges d’interprétation du juge. Entre posture et précipitation, on perd l’esprit même du droit.
La voiture électrique émet 83% de particules en moins grâce à…. ses freins
Sans rentrer dans le débat de la pollution générée par la construction des batteries des voitures électriques, le site Frandroïd met en avant un avantage souvent méconnu de ces véhicules : elles produisent jusqu’à 83 % de particules de freins en moins que les modèles essence ou diesel, selon une étude menée par l’EIT Urban Mobility et Transport for London. Grâce au freinage régénératif, qui limite l’usage des freins classiques, l’usure des plaquettes est fortement réduite.
Les hybrides bénéficient également de cet effet, dans une moindre mesure (10 à 66 % selon les modèles). En parallèle, des innovations comme les freins électriques développés par ZF visent à limiter encore davantage cette pollution invisible.
L’étude rappelle toutefois que l’usure des pneus reste une source majeure d’émissions de particules, y compris sur les véhicules électriques, bien que ces derniers s’en sortent mieux que les thermiques sur ce point aussi (jusqu’à 38 % d’usure en moins).
Les chercheurs appellent à poursuivre l’électrification du parc, à limiter le recours aux SUV – plus lourds et plus polluants – et à favoriser les mobilités douces pour réduire durablement l’impact environnemental des transports.
IA verte : entre bonnes intentions et vraie consommation
Consommation énergétique des data centers, pollution générée par la construction des infrastructures, une IA plus sobre est-elle possible ? C’est la question complexe à laquelle Anne-Laure Ligozat apporte un éclairage sur France Culture. Elle est professeure en informatique au Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique et à l’École Nationale Supérieure d’Informatique pour l’Industrie et l’Entreprise.
L’IA peut aider à mieux gérer l’énergie, mais encore faut-il voir combien elle en consomme elle-même. Entraînement intensif, serveurs géants, refroidissement, extraction de ressources : la machine a faim. Même les optimisations – algorithmes allégés, cartes plus efficaces, énergies vertes – sont neutralisées par un usage toujours plus massif.
L’illusion est tenace : croire que la solution technologique suffira. Or, l’IA verte ne sera pas un bouton magique, mais le fruit de choix politiques clairs, de sobriété, et d’un questionnement profond sur nos usages numériques.
Vivre avec les enfants des autres : de l’irritation à la responsabilité collective
À travers une réflexion personnelle et politique, Nicolas Framont, le rédacteur en chef de Frustation, déconstruit l’hostilité croissante envers les enfants dans l’espace public. Du rejet des lieux “kids friendly” à la stigmatisation des parents (surtout des mères), il montre que cette intolérance révèle bien souvent des douleurs intimes, des normes sociales oppressives ou des vestiges d’un ordre autoritaire. Il plaide pour une responsabilité collective face à l’enfance, loin du repli individualiste ou de la culpabilisation des familles. Vivre avec les enfants des autres, c’est renouer avec notre propre vulnérabilité et défendre un grand service public de l’enfance.
Juste une idée mais pourquoi pas un revenu universel pour tous en récupérant les fonds nécessaires en taxant les robots , IA et tutti quanti👌par contre plus aucune autre aide en dehors de la sécu. Me rends pas compte des sommes, (😂faudrait demander à Bercy ,ils savent faire pour remplir leurs caisses,ils ont plein de logiciels pour projeter et budgeter 🤣🤣🤣🤣) mais plus sérieusement,je pense quand y réfléchissant à plusieurs, pourquoi pas 😁.